Patrimoine mondial. Tony Garnier, pionnier de la modernité

La candidature de l’œuvre de Tony Garnier à l'inscription sur la liste du Patrimoine mondial gérée par l’Unesco est l'un des objectifs majeurs de l’Institut Tony Garnier. Ses membres y travaillent depuis quatre ans, avec différents partenaires, notamment dans le cadre d’un comité de parrainage co-présidé par Pierre-Christophe Baguet, maire de Boulogne-Billancourt (ville dont Tony Garnier a réalisé le magnifique Hôtel de ville en 1934), et Richard Klein, président de l’influente association Docomomo France.
 
En février 2024, l’Institut Tony Garnier a présenté aux instances compétentes au niveau national une « note d’intention » développant ce projet de candidature. L’ambition et la portée de la réflexion théorique et de l’imaginaire propres à l’architecte, la qualité de l’œuvre construite et son insertion dans des territoires urbains où elle a laissé sa marque plaident en faveur de sa prise en compte par un large public d’acteurs, de décideurs et de professionnels de l’architecture et du patrimoine.
 
Tony Garnier, pionnier de la modernité
 
Architecte, urbaniste, penseur à la fois utopiste et humaniste, Tony Garnier (1869-1948) est assurément, dès la parution de son ouvrage de référence Une cité industrielle, étude pour la construction des villes, publié sous sa forme définitive en 1918, l’un des grands précurseurs de la Modernité en France. La qualité graphique et artistique de cet ouvrage, mise au service d’une sensibilité à la nature, à l’homme et à la société qui l’environne a rendu son œuvre et sa pensée accessibles à plusieurs générations de lecteurs et de concepteurs.
 
Mais Tony Garnier est aussi un bâtisseur d’une grande rigueur, mobilisant toutes les techniques constructives du béton puis du ciment armé dans une phase précoce. Ses réalisations ont influencé magistralement notre époque, de la Grande Halle des abattoirs de La Mouche, à l’hôpital Edouard Herriot, en passant par la Cité des États-Unis et un ensemble de villas modernistes, toutes œuvres réalisées à Lyon et dans son agglomération. Leur importance dans l’histoire de l’architecture est valorisée par les comparaisons avec la production des pionniers de la modernité de la même période : aux États-Unis, Frank Lloyd Wright, en Europe, l’École viennoise, Auguste Perret, Peter Behrens…
 
Une influence internationale considérable

Le projet de Cité industrielle se caractérise par une échelle inédite, du point de vue des Hommes de l’art, au moment où il est conçu. Alors que les Grands prix de Rome issus de l’École des beaux-arts limitaient l’espace de référence de leurs bâtiments à leur environnement immédiat, Tony Garnier propose la vision globale d’une agglomération « de trente-cinq mille habitants », dans laquelle une architecture futuriste trouve sa place. Projetée selon un zonage strict annonciateur des prescriptions de la Charte d’Athènes, publiée vingt ans plus tard sous l’égide de Le Corbusier et qui deviendra l’une des références fortes de l’urbanisme moderne, Une Cité industrielle est « le premier manifeste de l’urbanisme progressiste », selon l’historienne Françoise Choay. Dans ce contexte, le rayonnement international de cette œuvre a été remarquable et a directement influencé les architectes et urbanistes de la première moitié du XXe siècle en Europe, en Amérique et jusqu’en Chine... Elle a également contribué à la planification de villes nouvelles ou de quartiers neufs. Cette postérité internationale de l’œuvre de Tony Garnier a trop souvent été minorée. Son influence décisive sur son époque comme sur la nôtre, à travers son héritage architectural et urbain, mérite d’être enfin reconnue à sa pleine et entière valeur.
 

Les institutions, associations et personnalités suivantes soutiennent d'ores et déjà notre action.
 
Pierre-Christophe Baguet
Maire de Boulogne-Billancourt et coprésident du comité de parrainage
 
Richard Klein
Président de Docomomo France, coprésident du comité de parrainage
 
Christophe Blanchard-Dignac
Président de la Fédération nationale Patrimoine - Environnement
 
Marie-Hélène Chateau
Présidente de l’association régionale Patrimoine Aurhalpin
 
Denis Lang
Président de l’association Sauvegarde et Embellissement de Lyon
 
Sophie Chabot
Directrice de l’École nationale supérieure d’architecture de Lyon,
 
ainsi que les membres du conseil scientifique de l’Institut Tony Garnier :
Laurent Baridon, historien de l’art, Université Lyon 2/ LARHRA, coordinateur du conseil scientifique,
Tim Benton, historien de l’art et écrivain,
Anne-Sophie Clémençon, historienne de l’architecture et de l’urbanisme, 
ENS, CNRS 
Philippe Dufieux, historien de l’architecture, ENSA Lyon, directeur d’EVS-LAURE, 
délégué régional Auvergne Rhône-Alpes de DoCoMoMo France
Pierre Gras, historien des villes et des formes urbaines, ENSA Lyon, EVS-LAURE 
Richard Klein, architecte et historien, président de DoCoMoMo France 
Judi Loach, historienne de l’art, Cardiff University 
Michel Lussault, géographe, ancien directeur de l’École urbaine de Lyon 
Christian Marcot, architecte et historien, ENSA Lyon, EVS-LAURE 
Nathalie Mathian, historienne de l’architecture, Université Lyon 2/ LARHRA 
Catherine Maumi, historienne de l’architecture et de l’urbanisme,
ENSA de Paris La Villette, directrice AHTTEP/AUSser 
Mélanie Meynier-Philip, architecte, ENSA Lyon, co-déléguée régionale Auvergne
Rhône-Alpes de DoCoMoMo France
Lucie K. Morisset, architecte et historienne de l’architecture, UQÀM, CÉLAT
Antoine Picon, historien de l’architecture et de la technologie, École nationale 
des Ponts-et-chaussées, Harvard Graduate School of Design 
Gilbert Richaud, architecte et historien, LARHRA 
Simon Texier, historien de l’architecture et secrétaire général de la Commission du Vieux Paris. 
La mémoire de Jean-Louis Cohen (1949-2023) est également associée à ce projet auquel il avait immédiatement donné son adhésion lorsque l’association l’avait sollicité en 2021.


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